À la découverte de l’Ennéagramme
J’ai fait la connaissance de l’ennéagramme il y a plus de 10 ans. J’avais, comme on a coutume de dire, “fait le tour de ma fonction” et la routine de mon quotidien me pesait à tel point que je me surprenais à rêvasser de pâturages plus verdoyants. Mon employeur, compréhensif, m’avait offert d’être accompagnée par un coach professionnel afin de tirer tout cela au clair et découvrir ce qui me manquait tant pour vibrer à nouveau au bureau.
Ce que j’ignorais encore, c’est que le coach que j’allais rencontrer n’était autre que Philippe Halin, qui, peu de temps après, s’apprêtait à cofonder avec Jacques Prémont le Halin Prémont Enneagram Institute (HPEI), afin d’étayer par la pratique leurs longues années d’approfondissement et d’appropriation de l’ennéagramme et de transmettre ce fabuleux joyau à des milliers de personnes en quête de développement personnel.
L’ennéagramme, c’est quoi ?
Un symbole kabbalistique, une étymologie du grec ancien (ennea = 9, gramma = figure), des racines qui remontent à la nuit de temps, quand il se transmettait exclusivement oralement lors d’une retraite dans le désert, avouez que tout cela contribue à nimber de mystère et de spiritualité le phénomène ennéagramme. Ce qui, certes, n’est pas pour me déplaire, mais pourrait aisément rendre dubitatif, par exemple, un chef d’entreprise confronté à une demande de coaching ou de formation en ennéagramme.
Heureusement, l’ennéagramme a croisé au 20e siècle le chemin de la psychologie occidentale, qui a contribué à nous le transmettre par le truchement d’experts qui y ont consacré de nombreuses recherches. Mieux encore. Le questionnaire d’établissement de la base mis au point par Messieurs Halin et Prémont est à ce jour le seul à avoir passé la lourde épreuve de la validation scientifique, ce qui, il faut bien le dire, contribue à lui ouvrir quelques portes, même si la transmission orale et la pratique restent les voies privilégiées pour transmettre l’ennéagramme.
Mais revenons à la question qui nous occupe : qu’est-ce que l’ennéagramme ? Il s’agit d’un modèle de personnalité à 9 bases, ou territoires, qui représentent nos motivations profondes et la stratégie que nous appliquons à notre existence et nos relations.
Neuf types de personnalité. Un peu réducteur, ça, non ? Face au scepticisme de ceux qui redoutent d’être étiquetés ou « mis en case », plusieurs éléments de réponse sont pertinents.
D’abord, « l’ennéagramme n’est qu’un modèle et tous les modèles sont faux », comme Philippe Halin aime à le rappeler lors de ses formations. Nous sommes tous uniques, ce n’est pas moi qui vais vous contrarier à ce sujet. La complexité humaine échappe totalement à toute forme de catégorisation. Néanmoins, l’ennéagramme constitue une grille de lecture pertinente et avérée dans la pratique, qui offre une visibilité inestimable sur ce qui nous anime et nous fait réagir au quotidien. Il existe évidemment d’autres grilles de lectures intéressantes (je pense par exemple aux profils jungiens, mieux connus sous leur appellation « MBTI » – voir mon article à ce sujet) et les superposer, en gardant à l’esprit les spécificités de chacune (ce qu’elles « disent » et ce qu’elles « ne disent pas ») s’avère particulièrement riche d’enseignements.
Ensuite, comme l’expliquent Riso & Hudson dans leur pratique de l’ennéagramme, notre personnalité n’est autre qu’une carapace rassurante que nous nous sommes construite pour aborder le monde d’une façon qui nous sécurise. Elle n’est pas notre essence. Amener une personne à découvrir sa base ennéagramme, ce n’est donc pas la mettre dans une boîte. Cela reviendrait plutôt à pointer du doigts la boîte dans laquelle elle s’est elle-même placée pour se protéger, parfois bien à propos, parfois pour le pire, et ainsi lui permettre d’en sortir quand bon lui semble pour lui permettre de visiter d’autres territoires et d’expérimenter d’autres façons de vivre. (1)
Enfin, l’ennéagramme tel qu’enseigné au HPEI est dit « évolutif », ce qui signifie que leur vision du modèle est dynamique et non figée. Plus que l’apprentissage d’un modèle, la rencontre avec l’ennéagramme s’apparente dès lors à une démarche d’évolution, qui nous permet non seulement de découvrir notre base, à savoir notre « territoire de naissance », mais aussi ce que nous allons piocher dans les territoires voisins ou ceux dans lesquels nous allons le plus souvent en vacances, afin de naviguer en conscience et en liberté dans les 9 contrées de l’ennéagramme.
Passionnée par le fonctionnement humain, j’ai entrepris ce beau voyage, parfois confrontant, à la rencontre de moi et des autres et me forme aujourd’hui à l’ennéagramme pour pouvoir utiliser l’outil en accompagnement et, à mon tour, transmettre toute sa puissance à des individus et des équipes.
Ah… j’allais oublier… j’ai semé dans cet article quelques indices de ma base ennéagramme. Les avez-vous repérés ?
Envie d’en savoir plus sur l’ennéagramme ? C’est par ici.
(1) La Sagesse de l’Ennéagramme – Don Richard Riso & Russ Hudson – Interéditions
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