Telle est la question… que je me suis posée en embrassant la vie de freelance.

Un site web pour me présenter ?

• Moi, petite indépendante isolée ? Un peu mégalo, ça, non ? Un bon CV et quelques slides pour expliquer mes services, ça devrait le faire ! (Sauf que les quelques slides, je ne les ai jamais terminées…)
• Ouf, ça va coûter cher ça… Pas prête à dépenser tant de sous d’entrée de jeu !
• Le faire moi-même ? Vous n’y pensez pas, moi je ne suis pas geek pour un sou, enfin si, geek de mots, geek d’outils de personnalité, geek de CV, mais pas geek comme ça… Ce n’est PAS à ma portée, tout simplement…
• Et puis, d’abord, je n’ai pas le temps…
• Et enfin, je n’ai pas eu besoin de ça pour trouver mes premières missions, j’ai un top réseau et il va grandir avec le temps !

Bref, enterrée, l’idée du site… mais pas trop profond quand même…

• Parce qu’après deux années en mode freelance, force est de constater qu’en termes de self marketing, je me pose là. Et que quand il s’agit de parler de moi, j’ai plus de facilité à l’écrit qu’à l’oral.
• Parce que quand on a un petit côté touche-à-tout, avec des compétences diversifiées qui peuvent répondre à des besoins variés, c’est difficile de résumer en deux mots ce qu’on a à apporter. La plupart de mes clients ne connaissent qu’une petite partie de mes activités, celle qui répond au besoin qui était le leur quand ils ont croisé mon chemin, ou celle pour laquelle on leur a parlé de moi.
• Parce que pour trouver des missions qui vont me permettre de jouer sur toute ma palette, rien à faire, il faut toucher plus de monde et parler de moi.
• Parce qu’il y a deux femmes courageuses de mon entourage (elles se reconnaîtront) qui se sont lancées dans l’aventure avant moi et ont réalisé un site magnifique de leurs blanches mains, alors qu’aucune des deux ne répondait a priori au profil du parfait webmaster. Grand merci à elles pour l’inspiration, les encouragements et les astuces !
• Parce que j’avais décidé d’un début 2023 en mode slow, à me donner du temps pour mes envies, réfléchir à mon activité et écouter mes intuitions…

… j’ai déterré le projet web !

Comment ?

1. J’ai commencé par acheter un nom de domaine et un hébergement.

En soi, le choix du nom de domaine représentait à lui seul un sujet susceptible de déclencher des semaines de cogitation. J’ai résolu ces tergiversations en achetant deux noms de domaine :

• « sarahsougne.be » : la version « safe » et facilement identifiable
• « peopleandwords.be » : mes deux passions, telles que je les décrivais déjà, sur les réseaux sociaux notamment

Ce faisant, je m’offrais le temps de la construction du site pour tester le nom de domaine et voir ce qui m’allait le mieux. « People & Words » a gagné.

2. Sur conseil des deux femmes courageuses mentionnées plus haut, j’ai choisi sans me poser d’autres questions ni prendre la moindre autre info, de travailler avec WordPress pour la création du site.

On n’a pas idée du nombre de tutoriels qui existent sur Youtube pour apprendre à utiliser WordPress. La découverte de tout un univers dont on ignorait l’existence même… Bon, certains durent 4h, armez-vous de patience quand même ! Et puis ça paraît super simple quand on regarde le tuto, jusqu’à ce qu’on essaye par soi-même. Même si c’est deux minutes plus tard, on est tout perdu ! Conclusion : mieux vaut être équipé d’un double écran, un pour le tuto, un pour le site en construction. Et même comme ça, c’est un peu galère au début, jusqu’à ce qu’on intègre les mécanismes, à force de chercher (ça reste plus apprenant que le mimétisme de chaque geste d’un instructeur, aussi doué soit-il).

J’ai commencé par faire la charpente et la structure des pages, que j’avais préalablement dessinée sur papier. J’ai coché, sur la liste de mes grands fantasmes, la case « Ecrire du latin sur une page vierge de site internet en attendant le vrai texte ». By the way, qui sait ce que ça veut dire Lorem ipsum dolor sit amet ?[1]

Le fait d’avoir d’abord cette structure en place m’a considérablement aidée à ne pas divaguer dans du texte sans fin, moi qui peux avoir tendance à la digression et suis rarement économe de mots. Finalement, la lumière a jailli de cette structure, mais ceci parle évidemment de moi et de ma façon de fonctionner. [2]

Une fois que le site devient visuel, avec des images et des blocs de faux texte, « remplir les trous » sans débordement a été d’une facilité déconcertante. Et à chaque fois que j’avais envie d’en dire plus ou d’aller dans plus de détails, je me suis dit que ça ferait un bon sujet d’article pour la page « Inspiration ».

3. Pour les images, j’ai utilisé plusieurs sites qui mettent des belles photos gratuites à disposition (attention, à indiquer dans les mentions légales). J’ai toujours trouvé ce qui me fallait sans devoir débourser quoi que ce soit, même si j’étais prête à le faire pour une image coup de cœur.

Je me suis aussi rendue à l’évidence que je n’avais pas de bonne photo professionnelle de moi, ou alors trop datée. Je suis sortie de ma zone de confort et ai organisé un petit shooting avec un photographe, que j’ai partagé avec une complice qui en avait besoin aussi. Nous avons ainsi pu prendre, en plus des photos de profil classiques, des photos plus naturelles, où nous sommes en interaction avec une personne anonyme, ce qui est utile pour son activité comme pour la mienne. Ravie de vous recommander le photographe, je vous envoie ses coordonnées sur simple demande si vous êtes dans le même coin que moi (Bxl et périphérie).

4. C’est là qu’il me restait plein de « petits brols » à terminer sur ma liste, les trucs moins gratifiants comme les mentions légales, les aspects plus techniques, etc. Courageuse mais pas téméraire, j’ai fait appel à un « vrai de vrai » pour passer tout mon site en revue, s’assurer de sa viabilité et veiller à des aspects techniques qui me dépassaient, tels que le référencement, les back-ups, la sécurité, les cookies et ce genre de choses. C’est ce qu’il a fait avec soin et diligence en une bonne journée de travail. Tout aussi ravie de vous recommander le « technical guy » sur simple demande.

5. Je ne peux que vous conseiller de faire relire vos textes. Etant plutôt impatiente quand un projet touche à sa fin (je renvoie à la note numéro 2), j’ai voulu publier rapidement, me disant que j’avais déjà assez lu et relu tous les textes. J’ai la chance d’avoir dans mon entourage l’un ou l’autre oeil de lynx qui a tout de même repéré quelques petites corrections, une fois le site en ligne. Pas très sérieux ça, pour une spécialiste de la communication écrite…

En conclusion, je suis enchantée d’avoir consacré ce temps et ce (tout petit) budget à la création de mon site.

D’abord parce que rien n’est plus gratifiant que de faire par soi-même et d’arriver au bout d’un processus dans lequel on s’est impliqué.e avec toutes ses forces et ses limites. Un des principaux retours que je reçois sur mon site, c’est qu’il me ressemble. La quête d’authenticité étant une de mes motivations profondes, c’est évidemment le plus beau compliment qu’on puisse me faire. Et je ne suis pas sûre que le premier retour serait celui-là si j’avais confié la réalisation du site. Vive les imperfections, pourvu qu’elles soient miennes.

Ensuite, ce temps que j’ai consacré à la réalisation de mon site m’a permis de sortir de l’immédiateté pour réfléchir, en mode méta, à mes activités, à la façon dont elles s’articulent ou pourraient s’articuler, à structurer mon discours et ma façon de me présenter, à parler de moi dans des mots simples et clairs. Avec pour résultat que je me sens beaucoup plus confiante dans la valeur ajoutée que je peux apporter à différents types de projets.

Enfin, mettre la main à la pâte a déclenché chez moi une furieuse énergie créatrice, de celles qui ne trouvent pas toujours de canal pour s’exprimer.

Alors, prêt.e à vous lancer ?

PS1 : Je vous mets ci-dessous quelques références à titre purement indicatif et si vous avez envie d’échanger sur votre projet de site, je serais ravie de prolonger le partage.

• OVH Cloud pour le nom de domaine et l’hébergement https://www.ovhcloud.com/fr/web-cloud/
• WordPress pour la construction du site (super simple, il y a un module « Wordpress » dans votre hébergement OVH Cloud)
• Unsplash, Pexels, Pixabay pour les photos https://unsplash.com/ https://pixabay.com/ https://www.pexels.com/
• Alexis, WP Origami, une chouette chaîne de tutos WordPress sur Youtube https://www.youtube.com/@wporigami
• Colorzilla est une chouette extension de Google que j’ai découverte pour capter le code des couleurs sur le net en mode pipette – https://www.colorzilla.com/

PS2 : Si vous cherchez une plume pour vos textes ou relectures, je vous laisse parcourir mon site pour voir si la mienne vous sied (promis, je m’abstiendrai d’utiliser le verbe « seoir » quand ce sera pour vous).

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[1] Me posant la question, j’ai appris sur www.etaletaculture.fr (ça ne s’invente pas!) que ces fragments de textes sont utilisés depuis plusieurs siècles par les imprimeurs pour visualiser la typographie. Il s’agirait d’un morceau mal coupé, mal recopié, bref mal torché d’un traité d’éthique de Cicéron, dont l’original disait “Neque porro quisquam est qui dolorem ipsum quia dolor sit amet, consectetur, adipisci velit” qui signifie « Personne n’aime la douleur en elle-même, ne la recherche et ne la souhaite, tout simplement parce qu’il s’agit de la douleur. » Qui oserait affirmer le contraire ?

[2] Plusieurs outils de personnalité sont éclairants sur la façon dont on fonctionne et ce qui nous fait du bien, je vous invite à la lecture de mes articles sur le MBTI, l’Ennéagramme et le Cliftonstrengths